L’association internationale 

pourquoi une association internationale des sites naturels habités (AISNH) ?

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Bergen (Norvège) : un paysage modelé par les glaciers dont la diversité actuelle résulte de l’activité humaine

Avec 10 milliards d’individus attendus sur Terre d’ici 2050, les espaces qui ne sont ni habités, ni fréquentés, ni influencés par les pratiques humaines se font de plus en plus rares. Face à cette situation, la principale réponse des institutions compétentes, héritée de la fin du XIXe siècle, est une protection stricte visant à sanctuariser ces espaces, en mettant en place des règles interdisant ou restreignant les usages locaux. Mais les résultats ne sont pas satisfaisants car :

Pour les autorités responsables,
il est difficile de contrôler
l’utilisation illégale
ou d’empêcher
l’exploitation non durable des ressources

Pour les parties-prenantes, il y a une forme de non-implication, donc de déresponsabilisation 

Cela peut induire deux types d’espaces : un “dedans” très contrôlé, un “dehors” où les règles ne s’appliquent plus, ignorant la notion même d’écosystème et de porosité

Cette approche, qui tend à opposer l’Homme et la Nature, est par ailleurs limitative car :

Les normes standardisées ne tiennent pas compte des spécificités de la zone et peuvent s’avérer contre-productives dans certains cas

Elle ne prend pas en compte les externalités positives de pratiques locales actuelles et passées, qui sont consubstantielles de certains paysages

La vision d’une nature pure (wilderness) à préserver de toute activité humaine et à laquelle il faut redonner la liberté d’évoluer , est parfois inadaptée, voire adverse aux sites dont la valeur naturelle ou écologique est le résultat de pratiques traditionnelles locales qui ont profondément et de très longue date modifié le fonctionnement de ces milieux ;

Elle risque de devenir de moins en moins applicable et probante avec la croissance démographique.

Donc, si une approche réglementaire et des zones protégées peuvent être nécessaires pour fixer un cadre et des limites, voire des interdictions, et elles peuvent également, si elles ne sont pas accompagnées d’autres mesures, s’avérer excluantes, inadaptées et contre-productives.
En insérant la préservation dans des dynamiques sociales, économiques et culturelles, des approches comme le génie écologique, la gouvernance locale, les living labs, les paiements pour services écosystémiques, ou les logiques bioculturelles, constituent des réponses possibles pour réconcilier mesures de protection avec activités économiques, développement responsable et maintien des pratiques traditionnelles.

 

D’où la nécessité de faire converger compréhension de la nature, sensibilisation des populations et des acteurs économiques, et nouvelles pratiques de gestion adaptées à ces défis. Mais pour ce faire, différentes expertises sont requises, or les gestionnaires de sites sont parfois démunis face à la complexité de la tâche et de ces approches pluridisciplinaires.

 

L’Association internationale des sites naturels habités est donc née de ce besoin de solutions innovantes et d’expertises croisées, partagées à l’échelle locale et internationale, qui puissent offrir des pistes motivantes face à des constats parfois très décourageants. Qui puissent également permettre aux populations et aux acteurs locaux de comprendre ces enjeux, de s’en sentir investis et donc d’agir de manière responsable, chacun dans son champ d’intervention respectif, dans la définition et la mise en œuvre de pratiques de préservation adaptées aux situations locales, co-construites et durables.

Une association internationale créée suite à l'inscription au patrimoine mondial

Chaîne des Puys - faille de Limagne

Le sud de la Chaîne des Puys (France) vu depuis le puy de la Vache : les volcans sont le résultat de processus géologiques naturels mais si on peut apprécier la variété de leurs formes, c’est parce que l’activité humaine en souligne les contours

La Chaîne des Puys – faille de Limagne a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en juillet 2018 après onze ans de candidature. Ce projet a fait l’objet d’une large dynamique locale qui a mobilisé l’ensemble du territoire : collectivités territoriales, universitaires, acteurs économiques, sportifs et culturels, associations et citoyens.

 

Le site constitue un théâtre géologique unique qui permet de voir et comprendre un phénomène géologique colossal qui façonne la physionomie de notre planète : la rupture des continents (ou rift continental).

Le nord de la Chaîne des Puys (France) : un ensemble unique de volcans dont le paysage ouvert est entretenu par les communautés locales via le pâturage des brebis

La Chaîne des Puys – faille de Limagne, c’est :

→ un socle granitique de 350 millions d’années, résidu d’une montagne de l’ancienne chaîne varisque, aplanie par l’érosion pour devenir le plateau des Dômes ;
→ la faille de Limagne, contrecoup de la formation des Alpes il y a 35 millions d‘années, qui permet de comprendre le mécanisme de fracturation de la croûte terrestre qui aurait pu conduire à l’apparition d’un océan ;
des reliefs inversés qui sont les témoins du travail couplé de l’érosion et du soulèvement thermique et permettent de comprendre l’ordre et dater la séquence des évènements ;
→ la collection la plus compacte et diversifiée de formes volcaniques monogéniques (c’est à dire issus d’une éruption brève et unique par opposition aux grands stratovolcans formées par l’accumulation d’éruptions répétées ) qui puisse être trouvée sur Terre.

Site naturel et habité : un défi pour le patrimoine mondial
 
La Chaîne des Puys – faille de Limagne a été reconnue mondialement par l’UNESCO en tant que patrimoine mondial commun de l’humanité, au même titre que la Grande Barrière de Corail ou certaines parties de l’Amazonie.
À une différence près : ce site naturel n’a rien de sauvage. Si on peut percevoir les formes géologiques du bien, c’est parce qu’elles sont mises en valeur par l’activité humaine.
La notion de site naturel et habité est un concept encore débattu pour l’UICN et le Centre du patrimoine mondial, pour lesquels cela renvoie non pas aux critères des biens naturels mais à ceux des paysages culturels.
 
La Chaîne des Puys – faille de Limagne devient ainsi un lieu « test » pour envisager une nouvelle façon de vivre et de faire avec la nature en matière de :
  • modes de gestion ;
  • soutien aux activités traditionnelles ;
  • participation des populations locales dans une recherche d’équilibre entre préservation et valorisation.

Nos objectifs

→ RENFORCER LES COOPÉRATIONS ENTRE SITES (ingénierie et gouvernance) – Partager les expériences et mutualiser les méthodes de gestion Améliorer les pratiques (gestion, valorisation, participation) Motiver les équipes, les décideurs et les acteurs locaux

→ DIFFUSER DE NOUVELLES FAÇONS DE CONCEVOIR LA GESTION DE CES SITES ET DES MÉTHODES PRATIQUES ADAPTÉES  – Auprès des instances nationales et internationales – Auprès des gestionnaires et acteurs locaux

→ COMMUNIQUER AUPRÈS DE DIFFÉRENTS PUBLICS
Impliquer les habitants et acteurs du territoire
Sensibiliser les visiteurs
– Faire rayonner les territoires concernés

Nos actions

→ CONSTITUTION D’UN RÉSEAU PLURIPARTITE
autour de la préservation et de la valorisation responsable des sites patrimoniaux naturels habités.

→ DÉVELOPPEMENT DES ACTIONS DE COOPÉRATION 
de sites à sites et de communautés à communautés

→ ORGANISATION D’ÉVÉNEMENTS ET DE WORKSHOPS afin de créer un collectif de travail entre experts, acteurs et sites de différents continents pour formaliser des principes d’actions et mutualiser des expériences et des méthodes opérationnelles

→ ÉLABORATION DE DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE

Rangdum village grazing fields – Inde 

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Causses et Cévennes – France

Hallstatt Welterbeblick typisch – Autriche

Lac Fertoe, Hongrie

Lac Fertoe, Hongrie : pâturage et collecte des joncs, deux activités traditionnelles qui contribuent à enrichir la biodiversité

Tulum, Mexique

Tulum, Mexique : un paysage apparemment sauvage… situé à l’emplacement d’une ancienne ville maya et aujourd’hui l’un des sites les plus fréquentés touristiquement

Montado, Portugal

Montado, Portugal : une forêt claire de chênes verts et de chênes liège dont le sous-bois est pâturé, ce qui produit un paysage et une biodiversité exceptionnels

Le CONSEIL D'ADMINISTRATION

Composé du président de l’association et de représentants de chaque catégorie de membres, le conseil d’Administration gère les affaires courantes de l’association et met en œuvre les actions définies par l’Assemblée générale.

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FONCTIONNEMENT DE L'ASSOCIATION

LES MEMBRES DU BUREAU 
Jean-Yves GOUTTEBEL
Jean-Yves GOUTTEBEL
Président

Président du Département du Puy-de-Dôme de 2004 à 2021, il est à l’initiative de l’inscription de la Chaîne des Puys – faille de Limagne au patrimoine mondial de l’UNESCO et de la création de l’AISNH. Il est aujourd’hui coordinateur interministériel sur le thermalisme et l’avenir de la montagne.

Lionel Chauvin
Lionel CHAUVIN
Vice-président

Président du Département du Puy-de-Dôme depuis 2021 et président du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne depuis 2020.

Yves MICHELIN
Secrétaire

Agronome et géographe, Yves Michelin est professeur émérite à VetAgro Sup. Ses travaux de recherche concernent l’impact de l’agriculture, en particulier de l’élevage, sur la formation et l’évolution des paysages. Il a accompagné pendant onze ans la candidature de la Chaine des Puys – faille de Limagne au patrimoine mondial.

Gilles ALLAUZE
Trésorier

Gilles Allauze est maire de la commune de Ceyssat (694 habitants) depuis 2002, une des trente communes présentes sur le périmètre Chaîne des Puys – faille de Limagne inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.